Margaret d’Angleterre et Peter Townsend quittent ensemble le château de Windsor le 12 avril 1952. Le héros de guerre vient de devenir l’aide de camp de la nouvelle monarque, Elizabeth II, qui a succédé à son père, George VI, décédé le 6 février. C’est également l’année où Peter Townsend divorce de son épouse, Rosemary Pawle. © Popperfoto / Getty Images
Clément Mathieu30/09/2025 à 07:16
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Il portait beau, avait tout du gentleman ainsi qu’un CV irréprochable, et elle le connaissait depuis toujours ou presque puisqu’il était l’écuyer de son père, le roi George VI. Peter Townsend, dont la princesse Margaret tomba follement amoureuse, avait tout du gendre idéal. Mais il était divorcé, ce qui, dans cette Angleterre très conservatrice, le rendait infréquentable. Il y a soixante-dix ans, la mort dans l’âme, elle annonçait publiquement la fin de leur histoire.
La mauvaise nouvelle lui a été soufflée à l’oreille par sa soeur. « Pas de chance, il est marié… » Le regard énamouré de Margaret n’a pas échappé à Elizabeth, quand, en ce mois de février 1944, Peter Townsend leur est présenté. C’est vrai qu’il est bel homme, le nouvel écuyer de papa. Un séduisant officier de la Royal Air Force, un héros, un « as », onze avions abattus au-dessus de la Manche, dont le tout premier bombardier allemand à avoir menacé le sol anglais. À présent aide de camp du roi George VI, il a pour mission, entre autres, d’assister son épouse et leurs deux filles. En 1947, Peter Townsend accompagne ainsi Margaret en Afrique du Sud pour sa première visite officielle à l’étranger. Et c’est lors de longues promenades à cheval dans la savane que serait née leur complicité. Elle n’a que 17 ans, lui déjà 32, et il faudra encore quelques années pour que leur badinage vire à la romance. Quelques hasards de la vie aussi. À l’été 1951, Peter Townsend découvre l’infidélité de son épouse. Son mariage s’effondre. En février 1952, Margaret perd son père. Meurtrie, elle boit un peu trop, fume plus encore et prend des tranquillisants. Mais un remède se révèle efficace : la présence de Peter.
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Dans la loge royale du Strand Theatre de Londres en août 1946, Margaret (à g.) a 16 ans et son cœur vibre déjà pour Peter (quatrième en partant de la gauche). À leurs côtés, de g. à dr.: le roi George VI, la reine Elizabeth, et la princesse Elizabeth. SIPA / © AP
En juillet 1950, la princesse Margaret et Peter Townsend assistent à une démonstration de la Royal Air Force, où Peter entra en 1933 pour devenir pilote. © Getty Images
Le 13 juin 1951, la princesse Margaret, la princesse Elizabeth II et Peter Townsend assistent à la célèbre course hippique Royal Ascot dans l’hippodrome du même nom au sud-ouest de Londres. Longtemps suspectée de s’être opposée à leur union, Elizabeth avait, en réalité, tout fait pour l’encourager. © Getty Images
Au palais, leur amour est un secret de Polichinelle. Le public le découvre le 2 juin 1953, jour du couronnement d’Elizabeth, quand, devant Westminster, Margaret balaie avec tendresse une poussière sur la veste de l’élu de son coeur. Un geste doux, simple, si touchant mais cher payé, car cette innocente attention va jeter le couple dans un tourbillon médiatique. L’angélique princesse avec cet homme divorcé, de quatorze ans son aîné ? Un scandale pour la presse, qui relaie la rumeur : l’hiver précédent, il a demandé sa main, elle a dit oui. Impossible. L’Église anglicane, sur laquelle règne aussi la famille, interdit le remariage d’un divorcé. Régente en cas de disparition de sa soeur, comment Mme Townsend pourrait-elle monter sur le trône ?