La maison cachée d’Eddy Mitchell, où il vit loin de tous, et sa fortune secrète

Mesdames, messieurs, il a connu la gloire dans les années 60, a rempli Bercy à guichet fermé et fut l’un des meilleurs amis de Johnny Alid. Mais à 83 ans, Eddie Mitchell ne veut plus se taire. Il qualifie les hommages postes à Johnny de grotesque et malade, dénonce la statue Harley Davidson comme une insulte et refuse l’exploitation commerciale de son ami disparu.

 Là où d’autres se taisent, lui déclare ne plus rien avoir à perdre. Derrière le rockur à la voie grave se cache un homme blessé en guerre contre l’oubli et les faux semblants. En osant s’attaquer à la veuve du taullier, Latitia Alidé, il s’est isolé. mais n’a jamais renié sa parole.

 Eddie Mitchell, dernier témoin d’une époque révolue, est-il le gardien de la mémoire ou un gêneur de trop ? Son franc parler dérange mais révèle une faille bien plus profonde, celle d’un monde où la vérité gêne plus que le silence. Claude Moine, plus connu sous le nom d’y Mitchell, voit le jour le 3 juillet 1942 dans le quartier populaire de Belleville à Paris.

 Fils d’un employé des PTT, il grandit dans un environnement modeste où la musique américaine devient rapidement une échappatoire. À l’adolescence, il se passionne pour le rock and roll et vénère Elvis Presley, Chuckberry, Jean Vincent. C’est cette fascination qui le pousse en 1960 à fonder le groupe Les chaussettes Noires. Ce groupe deviendra le premier phénomène rock de masse en France, marquant une rupture générationnelle et culturelle.

En 1963, Mitchell entame une carrière solo plus personnelle. Avec plus de 30 albums à son actif, il explore le rock, la country, le blues, tout en adaptant cette culture à la langue française. Son succès sur la route de Memphis 1976 devient un hymne. Tout comme l’émission culte qui l’anime.

 La dernière séance, véritable lettre d’amour au cinéma américain classique. Mais derrière cette admiration pour l’Amérique se cache une solitude européenne. En France, on le considère parfois comme un artiste déplacé entre deux cultures. Son image de rockur à l’ancienne ne colle plus avec les génération nouvelles et malgré le respect quasi unanime, il reste marginalisé dans les médias.

 Ce paradoxe entre notoriété et mise à l’écart deviendra plus visible encore après la mort de son ami Johnny Aliday. Eddie Mitchell, pourtant complice de longue dates, n’est jamais consulté lors des grands hommages officiels. Il n’est pas invité à tous les plateaux et sa parole, pourtant sincère et experte, dérange une narration trop bien huilée autour du rockur national.

 Son attachement aux valeurs authentiques du rock and roll, à l’amitié et à la vérité lui coûte cher, mais il refuse toute compromission. Même en vieillissant, Mitchell reste un homme de principe. Sa carrière d’acteur, souvent méconnue du grand public, est pourtant riche. plus de 40 films dont certains saluaient par la critique.

 En 1996, il reçoit le César du meilleur second rôle masculin pour Le bonheur est dans le prê confirmant une sensibilité à l’écran à contre-courant de son image publique. Il alterne les rôles d’hommes durs, de pères absents, de figures populaires blessées comme un reflet discret de lui-même. Ce double parcours musical et cinématographique lui confère une stature unique dans le paysage artistique français.

 Mais là encore, la reconnaissance semble partielle. Dans un pays qui sacralise ses icônes, Mitchell, trop libre, trop lucide, dérange. Il n’est jamais devenu un monument national comme Johnny ou Sardou. Sans doute parce qu’il n’a jamais cherché à plaire à tout prix. Aujourd’hui encore, son regard perçant, ses mots tranchants et son refus du spectacle de la mort le place à l’écart.

 Mais cet écart est précisément ce qui rend son parcours si singulier. Il est resté fidèle à lui-même coûte que coûte. Et c’est dans cette fidélité que réside peut-être la plus grande force et la plus grande faille d’Eddie Mitchell. L’appartement était silencieux ce matin-là. Seuls les persiennes vibraient légèrement sous le vent d’été.

 Eddie Mitchell n’est pas mort, pas encore, mais c’est un autre type de disparition qui intrigue. Celle d’un homme qui se retire peu à peu du monde tout en criant sa vérité. En 2017, la mort de Johnny Alid agit comme un électrochoc. Pour Mitchell, c’est la perte d’un frère de scène, d’un ami de 50 ans.

 Mais très vite, c’est le bruit, l’agitation médiatique, les albums postumes, les concerts dommages, une mise en scène de la mémoire qui le révolte. Il refuse de jouer le jeu et cette rupture marque le début d’un éloignement profond, presque tragique. Mitchell ne cache rien. Lorsqu’on lui demande ce qu’il pense de l’album postume de Johnny, il lâche sa détour.

Je ne l’ai pas écouté. Je m’en fous. Les mots claquent comme un coup de tonner dans le paysage lisse des hommages officiels. Lors du concert, Johnny Alid que je t’aime à Beré en grande pompe par Latitia Alid, il refuse de participer. Pire encore, il dénonce la statue Harley Davidson dressée devant l’accord Arena comme une caricature.

 C’est d’une vulgarité absolue. Une horreur. Johnny ne méritait pas ça. Ces propos rapportés par Paris Match et le Figaro provoquent une onde choc. Mais Mitchell, loin de se rétracter, assume tout. Il dit défendre l’honneur de Johnny contre une récupération qu’il juge commerciale, indécente et faussement sentimentale. L’affaire s’envenime lorsque le contenu du testament de Johnny est révélé.

 Tout l’héritage est légué à Latitia. Ses enfants biologiques David Alibé et Laura SM sont exclus. Mitchell prend clairement position. Il soutient Laura, sa filleule et David contre ce qu’il considère comme une injustice morale. Sur Europe 1, il déclare “Je pense qu’on ne doit jamais désavouer ses enfants. Ces mou font mouche.

” Latitia Alid lui coupe tout lien. Les médias s’en emparent, divisent les clans, exposent les blessures. Mitchell devient malgré lui un acteur central d’un drame familial national. Mais ce rôle lui pèse. Il refuse de s’exprimer davantage, sauf pour rappeler avec lassitude qu’il n’a jamais cherché à nuire, seulement à dire ce qu’il pense.

À mesure que les années passent, les apparitions publiques se raréfies. Mitchell annule certains concerts, déclinent des interviews. Sa santé devient un sujet discret. Fatigue chronique, douleur lombaire, difficulté à tenir de longues tournées. En 2022, il annonce la fin de ses concerts dans les grandes salles.

 Il s’en explique sobrement. Je suis fatigué, il faut savoir s’arrêter. En 2023, il fait une dernière apparition remarquée dans un interview accordé au journal du dimanche. Il y déclare “J’ai passé ma vie à dire ce que je pense. Je ne vais pas changer maintenant.” Il parle aussi de la mort calmement comme d’une compagne qu’il n’attend pas mais qu’il ne craint pas.

 Il affirme ne rien vouloir laisser derrière lui de spectaculaire. Pas de cérémonie, je veux juste du silence. Ce souhait contraste fortement avec la démesure des adus à Johnny. Et c’est bien là que réside le mystère de cette fin de parcours sans fin. Mitchell est toujours là vivant mais absent du tumulte. En retrait mais essentiel.

 Il incarne une autre manière de quitter la scène sans caméra, sans flamme, avec intégrité. Twist final. En septembre 2025, lors d’un documentaire consacré à Johnny Alidé sur France I, aucune image ni témoignage de Mitchell n’apparaît. Officiellement, il n’a pas souhaité participer. En réalité, selon le Parisien, il aurait demandé à ne pas être cité.

 Une dernière fidélité, un dernier silence. Le patrimoine d’Eddy Mitchell, s’il reste discret, n’en est pas moins impressionnant. À 83 ans, il détient l’un des catalogue musicaux les plus riches de la chanson française. Avec plus de 30 albums studio, des dizaines de compilations et des titres devenus emblématiques, les droits d’auteur qu’il perçoit constituent une source de revenu majeur.

 Selon Capital et le Figaro économie, ces royalties généreraient encore plusieurs centaines de milliers d’euros par an. À cela s’ajoute la monétisation des concerts passés, les rééditions viniles et les droits liés aux diffusions de son émission culte la dernière séance. Côté immobilier, Mitchell posséderait plusieurs biens.

 Le plus connu est son appartement dans le 16e arrondissement de Paris, un quartier prisé de la bourgeoisie discrète. Il aurait également une maison dans le sud de la France près de Saint- Tropé où il se rendait régulièrement pour écrire ou se reposer loin de la pression médiatique. La presse spécialisée, notamment Closer et Gala estime la valeur globale de ses biens immobiliers entre 4 et 6 millions d’euros.

Ces résidences sont entretenues mais très peu exposées publiquement. Mitchell, fidèle à sa nature pudique, a toujours refusé les reportages chez lui, préservant son intimité comme un sanctuaire. En plus de la musique et de l’immobilier, sa carrière cinématographique et télévisuelle lui a permis d’accumuler un capital non négligeable.

 Il a joué dans plus de 40 films, certains ayant connu un large succès comme à mort l’arbitre où le bonheur est dans le prê. Il aurait également investi dans une société de production à la fin des années 90 avec des parts encore actif dans certaines coproductions télévisées selon une enquête de challenges en 2021. Enfin, Mitchell aurait placé une partie de ses gains dans des portefeuilles boursiers sécurisés gérés par une société de conseils privés afin d’assurer la pérennité de son patrimoine.

Mais au-delà des chiffres, c’est l’usage de ce patrimoine qui suscite l’attention. Contrairement à d’autres artistes, Eddie Mitchell n’a jamais mis en avant sa fortune. Il vit confortablement, certes, mais loin des extravagances. Dans une interview à France Interre, il confiait : “Je n’ai jamais été un flambeur, j’ai toujours préféré garder de côté”.

 Ce rapport presque stoïque à l’argent contraste avec les querelles d’héritage dont il a été témoin, notamment celle autour de Johnny Aliday. Lui, au contraire, semble vouloir éviter toute contreverse postume. À ce jour, Mitchell n’a révélé la teneur de son testament. Aucune fondation connue ne porte son nom, mais certains proches évoquent l’idée qu’il aurait prévu de transmettre une partie de ses droits à des institutions culturelles, notamment lié au cinéma.

D’autres affirment qu’il l’agressait bien à ses enfants. Il en a trois, dans un cadre déjà établi sans zone de ombre. Le fait qu’aucune procédure judiciaire ni litige public ne soit connue à ce sujet témoigne d’une volonté de clarté anticipée. En 2024, un notaire parisien ayant travaillé avec plusieurs célébrités a confirmé à France dimanche sous couvert d’anonymat que monsieur Moine avait tout réglé depuis longtemps.

Un choix rare, presque à contre-courant d’une industrie du spectacle, souvent marqué par les conflits d’après-mort. Dans un monde où les héritages deviennent des affaires de buzz, Eddie Mitchell semble avoir choisi l’élégance du silence comme un ultime geste de cohérence. En juillet 2025, Eddie Mitchell célèbre ses 83 ans loin des caméras.

 Aucune fête publique, aucun message officiel sur les réseaux. Seuls quelques amis proches, parmi les rares à être restés fidèles, lui rendent visite dans son appartement parisien. C’est dans ce même lieu situé dans le calme d’une rue discrète du 16e arrondissement qu’il passe la majorité de ses journées. Il ne monte plus sur scène, ne fréquente plus les plateaux de télévision.

Pourtant, à travers ces rares interviews, il continue de faire entendre une voix différente, une voix libre en décalage avec le spectacle permanent de la célébrité. Au cours des derniers mois, plusieurs journalistes tentent de le convaincre de participer à des documentaires autour de Johnny Alid, de l’âge d’or, du rock français ou encore sur son propre parcours.

 À chaque fois, il décline. Dans une brève déclaration transmise à le Parisien, son entourage explique il ne veut pas de regard nostalgique, encore moins de glorification. Ce refus constant de la mise en scène contraste avec la frénésie médiatique qui entoure de ses anciens compagnons de route.

 Même les hommage organisé à l’Olympia où à Bercy lui laissent un goût amer. Il y voit moins une célébration qu’un recyclage. Le 9 août 2025, une photographie prise à la volée dans les rues de Paris alimate les réseaux. On y voit Mitchell. Chapeau vissé sur le crâne, appuyé sur une canne, marchant seul à la sortie d’un cabinet médical. Il semble fatigué mais pas brisé.

 Les commentaires se multiplient. Certains s’inquiètent de sa santé, d’autres saluent sa discrétion. Ce cliché marque symboliquement une époque, celle où les légendes se retirent dans le silence pendant que le monde continue de consommer leurs souvenirs. Quelques semaines plus tard, France I diffuse un grand reportage sur l’héritage artistique de Johnny Alidé.

Pas une image d’Eddie Mitchell, pas une citation. Son absence est notée. Dans un court texte publié sur son site officiel, il écrit simplement : “Je n’ai rien à ajouter. J’ai déjà tout dit et tout fait.” Ces mots sobres mais puissants raisonnent comme un adieux anticipé. Le public comprend que Mitchell ne reviendra plus ni sur scène ni dans les médias.

Et pourtant, sa présence continue de hanter l’imaginaire collectif. Ces chansons passent toujours à la radio. Ses films sont rediffusés sur les chaînes de cinéma. Des voix s’élèvent pour lui rendre hommage à leur manière. Benjamin Violet, Étienne Dao ou même Florent Pan cite Mitchell comme une figure tutellaire, un modèle d’intégrité.

Le contraste est fort. Un homme vivant mais déjà inscrit dans une mémoire patrimoniale. Dans les cercles journalistiques, une question revient souvent. Pourquoi s’effacer ainsi sans discours, sans adieux ? La réponse se trouve peut-être dans une phrase prononcée par Mitchell lui-même lors d’une émission en 2019.

Quand on a été sincère toute sa vie, il faut savoir se taire avec dignité. Il ne souhaite pas de dernier spectacle, pas de tournée d’adieux, pas de compilation souvenir avec texte larmoyant. Il veut que son œuvre parle pour lui, que sa voix sur disque reste intacte, sans montage, sans commentaires.

 Ce dernier retrait presque invisible est à l’image de sa vie, digne, cohérent. dérangeant pour ceux qui veulent tout raconter, tout contrôler. Mitchell ne meurt pas sur scène comme d’autres. Il s’éloigne lentement avec l’élégance d’un homme qui refuse le bruit et embrasse le silence. À 83 ans, Eddie Mitchell n’a pas encore tiré sa révérence, mais tout dans son attitude évoque déjà un héritage soigneusement pesé.

 Il laisse derrière lui des chansons gravées dans la mémoire collective, des rôles au cinéma inattendus, une voix unique et une parole rare devenue précieuse. Plus qu’un artiste, il restera comme un repère moral dans un milieu souvent dominé par le silence ou le compromis. Il n’a pas cherché à plaire mais à être vrai.

 Ses enfants, Eddie Moine, Mareline Moine et Eddie Moine Junior seraient ses légataires directs sans conflit connu à ce jour. Aucun litige n’entche, aucune fondation, aucun musée, aucune statue ne porte son nom. Et c’est peut-être ainsi qu’il le voulait. Ne rien figer. Son plus grand leg reste cette fidélité absolue à ses principes. Quitte à déplaire, quitte à rester seul.

Dans une époque où la mémoire devient un produit, Mitchell a choisi la discrétion. Chers téléspectateurs, souvenez-vous de lui non pas pour ce qu’il a refusé de devenir, mais pour ce qu’il a toujours été, un homme de scène, un homme de cœur et surtout un homme libre. M.

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