Né le 2 novembre 1965, Samuel Le Bihan fête ses 60 ans en 2025, et l’âge semble n’avoir fait qu’accentuer sa profondeur et son énergie de vivre. Il y a quatre ans, l’acteur a décidé de quitter Paris – cette ville où le rythme ne s’arrête jamais, où le stress s’insinue dans chaque souffle – pour retrouver des terres qui font vibrer son cœur.
À Nice, surnommée la « ville des Anges », Samuel a trouvé un lieu de vie à la fois animé et apaisant. Le matin, lorsque le soleil soulève doucement la brume marine, il sort souvent sur le bord de mer, respire profondément l’air salé et se sent en paix, comme bercé par les vagues.
Le soir, les vents de la Méditerranée apportent une fraîcheur bienfaisante qui emporte toutes les fatigues, laissant derrière eux une sensation de légèreté et d’inspiration. Ici, chaque instant ressemble à une mélodie douce : le bruit des vagues, les rires des enfants, le chant des oiseaux dans les jardins proches… Tout se mêle en une symphonie subtile, où même dans l’une des villes les plus stressantes de France, on peut trouver le calme.
Samuel est le père de trois enfants : Jules, né en 1995 de sa relation avec l’actrice Patricia Franchino ; Angia, née en décembre 2011 avec Daniela Beye ; et Emma-Rose, née en août 2018 avec Angie Vu Ha. Il confie que cette région est particulièrement importante pour sa fille aînée atteinte d’autisme : « Ma fille est liée à l’eau, et moi, je suis fait pour la mer. Quand elle est au bord des vagues et qu’elle rit, je sens mon cœur apaisé. » Les dîners en famille près des fenêtres ouvertes sur le coucher de soleil, les rires mêlés au vent marin, restent pour lui des moments inestimables.
Mais Nice n’est pas le seul refuge de Samuel. Il possède également une maison secondaire à Lacanau, dans le Sud-Ouest de la France – un endroit où la nature enveloppe l’âme d’un cocon apaisant. Là-bas, l’espace ouvert permet à l’esprit de respirer librement, de se promener sous les pins, d’écouter le clapotis des vagues sur le lac ou sur l’océan proche.
Chaque matin, il respire les parfums des herbes et des arbres, sent la fraîcheur de l’aube sur sa peau, et se sent léger, débarrassé de toutes tensions. C’est un lieu où il peut courir sur des chemins baignés par la lumière du matin, pagayer sur un lac scintillant, ou simplement s’asseoir avec un café, écoutant le vent dans les arbres. Les habitants y sont chaleureux et ouverts, donnant l’impression d’un village paisible au milieu du monde moderne.
Bien que Nice figure parmi les villes les plus stressantes de France, avec Dijon et Paris derrière elle, pour Samuel, c’est un endroit où le bonheur se manifeste dans chaque instant. Sur Instagram, il partage souvent des images de ses baignades dans la Méditerranée ou dans sa piscine, des moments de liberté et d’élévation, où l’on ne ressent que le lien avec la nature et avec ses proches.
Pour lui, chaque maison, chaque lieu a sa propre histoire : Nice est le lieu où son cœur se fond avec la mer et où sa famille trouve la joie simple ; Lacanau est le lieu où son âme respire librement, où chaque souffle s’harmonise avec la nature. Et c’est grâce à ces espaces que Samuel Le Bihan a trouvé le bonheur – ce bonheur qu’il pensait impossible à Paris, dans le tumulte et le rythme effréné de la capitale.
Pour Samuel Le Bihan, la mer n’est jamais très loin. Chaque vague qui s’écrase, chaque souffle de vent semble réveiller en lui des souvenirs d’adolescent, bras crispés sur les cordages, regard tourné vers l’infini de la rade de Brest. Le jeune Samuel se sentait maître d’un univers immense, où le ciel et l’océan se confondaient dans une promesse d’aventure et de liberté.
« Du côté paternel, ma famille est faite de marins-pêcheurs », raconte-t-il. « Mon grand-père vivait au rythme des marées. À cette époque, la Bretagne était pauvre, et la pêche se faisait encore à la voile. Il fallait sentir la mer, comprendre les courants, deviner les bancs de poissons, sans aucun instrument. C’était une danse avec l’océan, une alchimie entre l’homme et l’eau. » Plus tard, son père reprit le métier avant de monter à Paris, laissant à Samuel des souvenirs de voiles et de vents, et un voilier de six mètres, cadeau précieux qui allait façonner sa jeunesse.
Ces premières navigations éveillèrent chez lui une fascination irrépressible. Chaque été, lors des vacances bretonnes, il apprenait à lire les cartes, à tirer des bords entre la Bretagne nord et sud, à franchir la redoutée pointe du Raz. La mer devenait son professeur, la brise son guide, et le large, un terrain de liberté où il pouvait se mesurer à lui-même. « Dans ma famille, la voile a toujours eu beaucoup d’importance », confie Samuel. « On aime la mer et les traditions maritimes. »
Avec le temps, les obligations de la vie le firent s’éloigner un peu de la barre, mais l’appel de l’océan ne s’éteignit jamais. À 60 ans, installé sur les hauteurs de Nice, il retrouve parfois cette adrénaline lorsqu’il repart en croisière, encadré par des marins professionnels. Pour le téléfilm Seul, inspiré de l’épopée d’Yves Parlier lors du Vendée Globe 2000, Samuel passa plusieurs jours sur un voilier en pleine mer, défiant les vagues et la météo capricieuse. Chaque instant était un exercice d’équilibre et d’adaptation, un mélange de peur et d’extase, où le mouvement incessant du bateau rappelait que la vie, comme l’océan, ne reste jamais immobile.
« Ce film n’est pas seulement une histoire de voile ou de marins », explique-t-il. « C’est avant tout un récit sur des hommes passionnés, qui vont jusqu’au bout de leur énergie et de leur volonté, qui dépassent leurs peurs. » La mer n’y est pas un décor, elle est un personnage à part entière : vivante, imprévisible, sublime. Chaque vague, chaque vent, chaque instant passé sur l’eau devient une leçon sur la vie, sur l’humilité et le courage.
Travailler dans ces conditions extrêmes fut un pari fou : six semaines de tournage entre Lorient et Les Sables-d’Olonne, une équipe technique réduite à dix personnes, pas de bateau d’assistance, des conditions météorologiques parfois rocambolesques. Mais Samuel, comme un marin aguerri, s’adapte, flotte avec le mouvement, se fond dans la danse de l’océan. Le scénario, appris par cœur, devient un compagnon fidèle dans ce balancement incessant, où chaque geste compte, chaque décision est vitale.
Et c’est ainsi que, de Brest à Nice, de l’adolescence à la cinquantaine, la mer reste pour Samuel Le Bihan bien plus qu’un horizon : elle est souffle, mémoire, liberté, et essence même de son existence. Dans chaque goutte salée, dans chaque frisson du vent, il retrouve le jeune garçon émerveillé qui se tenait sur le pont, le cœur battant, prêt à affronter l’immensité.