Ça faisait très très américain et ça faisait Mesdames, messieurs, imaginez une amitié née non pas d’un sourire mais d’un geste brutal. Un soir des années 1950 dans une fête d’adolescents, Claude Moine, futur Eddie Mitchell assène une gifle à un garçon qu’il soupçonne de lui avoir volé un précieux disque de rock.
Ce garçon, c’est Jean-Philip Smet, celui que la France entière connaîtra bien tout sous le nom de Johnny Alid. La scène aurait pu sceller une rupture immédiate. Pourtant, de cette gifle est née une complicité hors du commun, un pact silencieux fondé sur la franchise absolue. Cette anecdote, souvent racontée, illustre la singularité d’une relation qui défira décennies de gloire, de dérive et de tempête.
Car derrière l’icône flamboyante du rock et l’artiste discret amateur de jazz se cachait une vérité rare dans le monde du spectacle. Une amitié sans masque qui traversa les excès, les triomphes et les scandales. Jean-Philippe Smet, né le 15 juin 1943 à Paris, grandit dans un environnement instable.
Abandonné par son père très tôt, il est élevé par sa tante Hélène et son mari américain Lee Alidé dont il emprunte le nom de scène. Très jeune, il découvre Elvis Presley et Chuck Berry, modèle qui marqueront son identité musicale. En 1960, il sort son premier 45 tours et devient rapidement l’idole des jeunes.
La France découvre alors un artiste qui apporte l’énergie brute du rock américain dans un pays encore marqué par la variété et la chanson classique. Ces concerts électricent des foules de milliers de fans provoquant des émeutes à travers le pays. Sa carrière s’étend sur plus de 57 ans. Près de 400 chansons, 78 albums, plus de 100 tournées et 110 millions de disques vendus.
Mais Johnny Hidé n’est pas seulement chanteur, il tente sa chance au cinéma. Jean-Luc Godard le dirige dans Détective en 1985. Patrice Lecte lui offre un rôle marquant dans l’homme du train en 2002. Loin d’être un acteur académique, il surprend par une présence magnétique mélange de fragilité et de force brute.
Cette double carrière, musique et cinéma contribue à l’ancrer dans la culture populaire française. Ces influences américaines sont omniprésentes. Moto Harley Davidson, costume de cuir, show spectaculaire avec effet pyrotechnique. Johnny façonne une mythologie où le rock devient une religion. Mais derrière la scène, il mène une vie faite d’excès.
Ces mariages multiples, Sylvie Vartan, Nathalie Baet, Adeline Blondiot puis Letitia Boudou alimente la presse people. Avec Sylvie Vartan, il forment dans les années 60 le couple glamour par excellence, deux icônes pop sous les projecteurs. Avec Nathalie Baet, il aurait une fille, Laura Smet, tandis que David Alidé naît de son union avec Sylvie Vartan.
Son parcours est aussi celui des collaborations artistiques. Il partage la scène avec Jimmy Hendricks en 1966, croise les Rolling Stones et enregistre avec Charles Azanavour, Michel Berger ou Pascal Obispo. L’un de ces plus grands succès que je t’aime demeure un classique absolu symbole de sa puissance vocale.
Toujours en quête de renouveau, il passe du rock pur aux blues, de la variété aux balades, sans jamais perdre son public. Dans cette longue route, une constante demeure, l’amitié avec Eddie Mitchell. Tandis que Johnny incarne la deux mesures, Eddie représente la sobriété, une ancre face à la tempête. Leur complicité, née d’un geste violent devient l’un des fils rouges de sa vie.
Et lorsque Johnny atteint des sommets, Eddie reste présent, discret, fidèle. Leur duo On veut des légendes, n’est pas seulement une chanson, c’est une déclaration. Ils en sont devenus. Ainsi s’écrit l’histoire d’un homme qui partie d’une enfance cabossée, s’est transformé en myth national au prix de ses excès, mais aussi de son authenticité.
Johnny Hidder restera à jamais ce mélange de recurs flamboyants et d’hommes fragiles, aimé pour ses triomphes comme pour ses failles. La disparition de Johnny Alid le 5 décembre 2017 à Marne la coquette a marqué l’histoire contemporaine de la France. À 22h10 dans sa résidence de la Savanna, l’idole s’étin entouré de Laticia et de leurs deux filles Jad et Joy.
Quelques heures plus tard, un communiqué tombe. Johnny Alidé est parti. En une nuit, la France bascule dans le deuil. Les chaînes bouleversent leur programmes. Les radios diffusent en boucle que je t’aime. Les journaux titrent à la une. Emmanuel Macron salue un héros français. Jacques Dutron et Eddie Mitchell effondré refusent les micros.
Pourtant ce départ est entouré de tension. Les derniers mois de Johnny intrigue. Malgré un cancer diagnostiqué, il choisit de monter sur scène en 2017 avec la tournée des vieilles canailles. Ses proches le voi fatigué, maigri, mais il s’accroche à la scène. Pour certains, il se sacrifie pour son public. Pour d’autres, il est poussi par un système qui ne lui laisse aucun rép.
Le débat persiste. Johnny a-t-il prolongé sa légende au prix de sa vie ? Le 9 décembre, Paris s’immobilise. Son cercueil blanc descend les Champs-Élysées, escorté par des motards, suivis par une foule immense, estimée à 1 million de personnes. À la Madeleine, le président prend la parole. Des musiciens jouent ses chansons.
Les fans pleurent. Mais derrière l’Union nationale, la fracture familiale éclate. David Alidet et Laura Smet reprochent à Latitia d’avoir tout organisé sans eux. L’image de l’humage se teinte d’amertume. Puis vient l’enterrement à Saint-Bartheléméi. Ce choix voulu par Latitia divise. Nombreux sont ceux qui jugent que Johnny, enraciné dans la culture française aurait dû reposer dans l’hexagone.
Mais Latitia affirme respecter sa volonté d’être enterré près de la mer sur l’île qu’il chérissait. Très vite, un nouveau scandale éclate. La lecture du testament californien. Johnny a désigné Latitia comme unique héritière, excluant David et Laura. La France découvre une succession rédigée selon le droit américain, contraire aux lois françaises.
L’affaire devient un feuilleton judiciaire et médiatique opposant la veuve aux deux aînés. En 2020, un accord met fin au litige, mais l’opinion publique garde en mémoire l’image d’une légende divisant sa famille. Eddie Mitchell ne se tait pas. Dans des interviews, il affirme que Johnny n’aurait jamais voulu priver ses enfants.
Il choisit de soutenir David et Laura, rompant avec Latitia. Cette prise de position, brutale mais sincère confirme la nature de son amitié avec Johnny, une fidélité à la vérité, même après la mort. Ainsi, la mort de l’Elvis français n’est pas seulement un événement national. C’est une tragédie intime qui révèle la complexité de l’homme derrière la légende.
Johnny laisse une œuvre gigantesque, un peuple orphelin, mais aussi un héritage contesté qui interroge peut-on célébrer un mythe sans affronter ses contradictions ? Le décès de Johnny Halidet a immédiatement ouvert un champ de bataille autour de son patrimoine estimé à plusieurs dizaines de millions d’euros.
Ces actifs étaient vastes et complexes. Villa en France et à l’étranger, droits d’auteur colossaux, contrat discographique et bien mobilier. Parmi les plus connus, la maison de Marne la coquette, surnommée la savana, estimée à près de 15 millions d’euros et la propriété de Saint-Bartelémi, devenu lieu de pèlerinage. À cela s’ajoutait des résidences à Los Angeles, symbole de son exil fiscal.
Les revenus issus de ces droits d’auteur restent considérables. Avec plus de 110 millions de disques vendus et des chansons diffusé quotidiennement, son catalogue génère chaque année plusieurs millions d’euros. Des titres emblématiques comme je te promets ou Allumer le feu continuent de rapporter via les plateformes de streaming, les radios et les compilations.
Les major Universal et Warner ont après sa mort multiplié les rééditions et coffrets renforçant la valeur économique de son héritage musical. Mais c’est le testament rédigé en Californie qui a déclenché le scandale. En choisissant d’appliquer le droit américain, Johnny avait désigné Latitia Alid comme seule héritière.
privant David Alidet et Laura Smet de toutes parts. Cette décision conforme au système juridique américain allait à l’encontre du droit français qui protège la réserve héréditaire des enfants. Dès 2018, David et Laura ont donc saisi la justice française pour contester. Le conflit s’est rapidement transformé en feuilleton médiatique.
Latitia, veuve défendant l’idée que Johnny avait fait ses choix s’opposit frontalement à ses beaux enfants. L’opinion publique s’est divisée. Certains voyaient dans l’attitude de Latitia une volonté de protéger la mémoire de son mari. D’autres l’accusaient de main mise sur un patrimoine qui revenait légitimement aux enfants biologiques.
Des révélations sur les dettes fiscales du chanteur sont venues envenimer l’affaire. Selon des documents judiciaires, Johnny aurait laissé derrière lui près de 30 millions d’euros de dettes et d’impôts impayés. La fortune estimée apparaissait alors moins flamboyante qu’imaginé. Latitia a dû vendre certains biens, notamment une villa à Los Angeles pour appurer les comptes et renégocier avec les banques.
L’accord trouvé en 2020 a partiellement apaisé le conflit. David et Laura ont obtenu un règlement financier, la reconnaissance de leurs droits symboliques, mais pas une part égale du patrimoine. Latitia, de son côté, a conservé le contrôle de l’image et du catalogue. La décision a permis de solder le volet judiciaire.
Mais la fracture familiale reste béante. Eddie Michel, fidèle à ses convictions, s’est exprimé avec force. Ami de Johnny, mais aussi figure de la vieille garde, a dénoncé une injustice. On n’écarte pas ses enfants. Sa parole a pesé dans l’opinion et renforcé l’idée que le patrimoine a l’idée ne se résume pas à des chiffres, mais à une question de loyauté.
Aujourd’hui, le patrimoine net de Johnny Alid continue de se valoriser. Ses disques se vendent, ses concerts postumes remplissent les salles et son image reste exploitée dans des documentaires et expositions. Mais derrière ces revenus demeurent la trace d’un héritage tourmenté, disputé entre mémoire et argent, entre justice française et loi américaine.
L’affaire a ouvert un débat de société. Comment protéger l’héritage culturel et financier d’une star mondiale quand sa vie privée déborde les frontières et les systèmes juridiques ? La disparition de Johnny Alid a dépassé la simple émotion d’un décès de star. Elle a ouvert une réflexion plus large sur la place des idoles populaires dans notre société.
Sa mort a montré combien une figure artistique peut devenir une institution nationale au point de mobiliser 1 million de personnes dans les rues de Paris. Certains ont parlé d’un deuil d’étficiel. révélant que la musique peut unir un peuple bien au-delà des clivages politiques. Mais le tumulte autour de sa succession a révélé une autre facette, la fragilité des héritages de célébrité.
L’opinion publique s’est passionnée pour ce conflit comme pour une série télévisée mêlant amour, trahison et argent. Beaucoup y ont vu un miroir des fractures sociales et familiales de la France moderne. D’un côté, la mémoire artistique sacrée. De l’autre, les réalités juridiques et fiscales. Ce débat a touché un public que les seuls fans.
Les juristes ont rappelé l’importance de la réserve héréditaire dans le droit français. Les sociologues ont analysé l’impact de la disparition d’une figure paternelle nationale. Les médias, eux, ont exploité chaque détail, parfois au détriment de l’intimité des proches. Johnny, jusque dans la mort, a incarné ce paradoxe.
Aimé pour son authenticité, mais piégé dans le spectacle permanent de sa vie privée. L’amitié avec Eddie Mitchell prend ici une dimension exemplaire. Elle prouve qu’au milieu de la machine médiatique, une sincérité pouvait exister. En soutenant David et Laura, Eddie s’est positionné comme gardien d’une vérité humaine face à la froideur des contrats.
Son attitude a été perçue comme un acte de fidélité à l’homme derrière l’icône. L’histoire de Johnny interroge aussi notre rapport à la célébrité. Pourquoi le public demande-t-il à ses idoles d’être à la fois des dieux et des hommes ? Pourquoi accepte-t-on leurs excès sur scène mais juge-ton leur vie privée avec autant de sévérité ? Dans le cas à Liday, cette contradiction est devenue centrale.
Les Français ont pleuré l’artiste mais ils ont aussi débattu des choix fiscaux, des testaments, des amitiés et des rancunes. Ce mélange d’admiration et de critique dessine un portrait unique. Johnny n’est pas simplement un chanteur disparu. Il est devenu un symbole, celui de la passion française pour ses héros imparfaits. Capable de tout donner sur scène, mais incapable de protéger leur famille du tumulte.
Son histoire pose une question qui dépasse son cas. La grandeur artistique peut-elle survivre à la fragilité humaine ? Au terme de cette histoire, une évidence demeure. Johnny Hidayet n’a jamais laissé personne indifférent. De la gifle inaugurale qu’il a lié à Eddie Mitchell jusqu’au cortège funéraire rassemblant 1 million de personnes.
Tout chez lui fut excessif, lumineux, parfois brutal. Son héritage ne se résume pas à des villas, des coffrets de disque ou des royalties. Il réside dans l’imaginaire collectif d’un peuple qui a vu en lui un frère, un fils, un héros imparfait. Aujourd’hui encore, ces chansons raisonnent, ses films sont redécouverts et son nom divise autant qu’il unit.
Les querelles successorales se sont apaisées, mais elle rappelle combien l’homme derrière la légende était vulnérable. Ce contraste entre grandeur et fragilité continue de fasciner. Johnny reste l’idole des jeunes mais aussi le miroir des contradictions françaises. Et peut-être est cela sa plus grande victoire.
demeuraiit vivant dans les mémoires.