Mesdames, messieurs, en novembre 1981, le corps sans vie de Natalie Wood est retrouvé flottant près de l’île de Catalina. La veille au soir, elle se trouvait sur un yacht de luxe avec son mari Robert Wagner, l’acteur Christopher Walken et le capitaine du bateau. Aucun témoin, aucune caméra, aucun cri entendu, juste un corps, des bleus et des silences lourds comme la mer.
Star adulé d’Hollywood, Nathalie Wood semblait pourtant intouchable. Mais derrière les projecteurs, les tensions conjugales, les rumeurs de jalousie et les nonits entourant cette croisière fatale ont déclencher l’un des mystères les plus troublants du cinéma américain. 30 ans après sa disparition, l’enquête est rouverte.
Pourquoi le capitaine a-t-il attendu si longtemps pour parler ? Pourquoi les versions divergent ? Et surtout, que s’est-il réellement passé cette nuit-là sur le splendor quand la lumière des stars s’est éteinte seule dans l’obscurité des flots ? Nathalie Wood est née le 20 juillet 1938 à San Francisco sous le nom de Natalia Nikolaevna Zakarenko.
Ses parents d’origine russe ont le régime soviétique et cherchaient une vie meilleure en Californie. Très tôt, sa beauté et sa précocité attirent l’attention d’un réalisateur local qui l’a fait tourner dans une publicité alors qu’elle n’a que 4 ans. En 1947, à seulement 9 ans, elle brille déjà dans Miracle 34 Street, un classique du cinéma américain devenant l’enfant star par excellence d’Hollywood.
Dans les années 1950, Nathalie effectue une transition rare à l’époque, celle d’actrice enfant à actrice adulte. En 1955, elle explose avec Rebel Without a Cuse au côté de James Dean, un film qui devient symbole d’une génération. Son interprétation lui vaut une nomination aux Oscars à seulement 17 ans. L’année suivante, elle apparaît dans The Searchers de John Ford, considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands western de tous les temps.
Les années 1960 marquent la pogée de sa carrière. En 1961, elle incarne Maria dans Wes Story, adaptation musicale culte qui remporte 10 Oscars. Bien que sa voix chanté soit doublée, sa performance d’actrice est unanimement saluée. La même année, elle émeut profondément dans Splendor, Nine de Grâce où elle joue une jeune fille tourmentée par les conventions sociales et l’amour impossible.
Ce rôle lui vaut une deuxième nomination aux Oscars. Nathalie est alors au sommet. Elle tourne avec Elia Kazan, Jerome Robbins, Blake Edwards et devient l’une des actrices les mieux payées de l’époque. En 1966, elle joue dans This Property is Condemned puis dans Bob and Carol and Ted Analyst en 1969, démontrant sa capacité à s’adapter aux évolutions du cinéma américain de plus en plus audacieux et psychologique.
Toutefois, à partir des années 1970, elle ralentit volontairement sa carrière pour se consacrer à sa vie de famille. Elle choisit les projets avec Parsimonie et privilégie les téléfilms comme The Cracker Factory 1979 ou Heart to Heart où elle fait une apparition marquante. En 1981, elle est en tournage du film de science-fiction Brainstorm au côté de Christopher Walken.
Ce devait être son grand retour au cinéma, une nouvelle ère dans une carrière déjà remarquable. L’enthousiasme est palpable à Hollywood. Elle n’a que 43 ans mais le public l’attend toujours. Curieux de voir comment l’enfant star devenu icône allait réinventer son image à l’air des années 1980. Natalie Wood, malgré son image d’icône douce et romantique, a traversé une vie semée de contradiction, d’amour déchirant et de blessures invisibles.
L’une des premières fractures remonte à son enfance. Sa mère, Maria Gerdine était connue pour son obsession du succès. Selon des proches cités par Vanity Fair, elle aurait même consulté des médiums pour prédire la carrière de Nathalie, l’imposant dès le plus jeune âge dans le monde sans pitié d’Hollywood. Derrière les sourires en public, la jeune fille vivait sous une pression constante.
Sa première union avec Robert Wagner, célébrée en 1957, alors qu’elle n’avait que 19 ans, faisait rêver l’Amérique. Mais derrière les apparences, leur relation était orageuse. En 1961, le couple se sépare sans donner trop d’explications. Des rumeurs circulent : jalousie, infidélité, désaccord sur la carrière.
Nathalie confie à quelques amis, comme l’écrira plus tard le Hollywood Reporter, qu’elle se sentait contrôlée et que Wagner ne supportait pas son autonomie grandissante. Après leur divorce, elle entame une liaison avec Warren Baie de passionnelle mais destructrice. Dans le même temps, la presse évoque plusieurs épisodes de dépression.
En 1966, elle tente de se suicider après une série d’échecs professionnels et personnels. L’incident est rapidement étouffé, mais des extraits de son journal intime évoqué dans la biographie écrite par Suzanne Finstad confirme cette fragilité psychologique. En 1969, elle se marie avec le producteur Richard Gregson et donne naissance à sa première fille Natacha.
Mais le bonheur est de courte durée. En 1971, le couple divorce après que Nathalie découvre une trahison sentimentale. Un an après, contre toute attente, elle se remarie avec Robert Wagner. Beaucoup s’interrogent. Pourquoi revenir vers cet homme dont elle s’était éloignée ? Certains y voi un besoin de stabilité pour élever ses enfants, d’autres une dépendance émotionnelle jamais dépassée.
Le retour de Nathalie dans le monde du cinéma à la fin des années 1970. est marqué par une tension palpable. Elle cherche des rôles plus matures, mais l’industrie l’aperçoit encore comme l’éternel ingénue. Lors du tournage de Brainstorm en 1981, des tensions surgissent. Plusieurs techniciens rapporteront plus tard à People Magazine que la relation entre Robert Wagner et Christopher Walken, son partenaire à l’écran, était glacial.
Des jalousies auraient émergé, attisé par des rumeurs d’attraction entre Walken et Nathalie. C’est dans ce contexte déjà chargé que s’inscrit le weekend du 28 novembre 1981. Les quatre occupants du Yotz Plor, Nathalie, Robert, Christopher et le capitaine Denise d’Averne, partent pour une escapade vers l’île de Catalina. Le soir, une dispute éclate.
Selon Daverne qui s’exprimera pour la première fois en 2011 sur NBC, Robert aurait crié après Walken, furieux de son influence sur Nathalie. Il raconte également que Nathalie voulait quitter le bateau mais qu’il l’aurait dissuadé. Le twist majeur survient 30 décennies plus tard en 2011. Deniseverne revient sur son silence initial.
Il affirme avoir menti lors de l’enquête de 1981 sous pression de Wagner. Il admet à CBS News qu’il a entendu une dispute violente entre le couple et qu’après la disparition de Nathalie, Wagner a attendu plusieurs heures avant d’appeler les secours. Ces révélations choquent l’opinion publique et relancent toute l’affaire.
En 2012, le certificat de décès de Nathalie est modifié. La mention accidentelle est supprimée remplacée par cause indéterminée. En 2018, Robert Wagner est officiellement désigné comme personne of interest dans l’enquête, bien que charge ne soit retenue. Ainsi, ce qui aurait pu rester une tragédie ordinaire devient l’un des plus grands mystères d’Hollywood, un drame où chacun semble avoir quelque chose à cacher.
Au début des années 80, Nathalie Wood tente un retour discret mais résolu à Hollywood. À 43 ans, elle n’est plus l’enfant prodige ni la muse des années 80, mais elle reste une actrice respectée, adulée pour son élégance et sa vulnérabilité à l’écran. Installé à Los Angeles avec Robert Wegner et leurs deux filles, elle mène une vie partagée entre tournage, engagement caritatif et éducation familiale.
Leur demeure nichée sur une colline de Berverley Hills devient un refuge loin des paparadzis mais pas des tensions conjugales. Lors de ces dernières interviews, notamment pour le magazine Photoplay, Nathalie évoque un désir de renaître artistiquement et de prouver qu’elle peut porter des rôles plus sombres, plus modernes. Son regard se tourne vers un cinéma plus adulte, moins glamour.
Elle accepte ainsi de tourner dans Brainstorm, une œuvre de science-fiction ambitieuse au côté du prometteur Christopher Walken. Le tournage commence à l’automne 81 et réveille chez elle l’excitation des grands projets, même si elle confie à une amie proche selon People Magazine qu’elle ressente une pression étrange autour de ce film.
À cette époque, son entourage note un changement subtil. Nathalie devient plus réservée, presque méfiante. Une amie de longue date, l’actrice Marty Crai déclarera plus tard que Nathalie lui avait confié des doutes sur certaines décisions de vie sans jamais être explicite. La presse, elle continue de s’intéresser à sa beauté intacte et à sa vie de famille apparemment harmonieuse.
En apparence, rien ne laisse présager un malaise. En réalité, les tensions entre et Wagner réapparaissent. Selon plusieurs témoignages cités par la biographe Suzanne Finstad, le couple traverse une période trouble alimentée par la jalousie et les conflit d’ego. Nathalie soupçonne au Egner de surveiller ses interactions avec Walken, ce dernier représentant une figure de renouveau et de liberté que Nathalie admire.
Egner, de son côté se sent mise à l’écart du projet Brainstorm où son épouse brille de nouveau. Malgré tout, Nathalie cherche à maintenir l’image d’un foyer uni. Elle participe à des événements mondains, accompagne ses filles à l’école et continue d’écrire dans son journal intime. Dans une note datée d’octobre 81, rapportée par Entertainment Weekly, elle évoque “Je sens que quelque chose approche comme un virage inévitable”, mais elle n’en dit pas plus.
Le weekend de Thanksgiving, le couple organise une sortie en mer vers l’île de Santa Catalina à bord de leur yacht privée, le splendor. C’est une tradition qu’ils affectionnent depuis leur premier mariage. Nathalie espère retrouver un peu de paix dans cet isolement maritime. Elle invite Christopher Walken à les rejoindre, pensant que sa présence adouira les tensions.
Mais ce choix s’avérera lourd de conséquence. Le 28 novembre 1981, la veille de sa mort, Nathalie est vue à l’hôtel Pavilon Lodge sur l’île achetant des boissons et plaisant avec le personnel. Elle semblait joyeuse selon les témoins. Le soir, elle avec Wagner et Walken dans un restaurant chic de Lillele. Plusieurs serveurs ne remarquent un climat tendu à table, mais rien d’ouvertement hostile.
De retour sur le splendor, les choses se gâtent. Les détails sont flus, mais le capitaine Denise Daverne notera plus tard qu’une énergie étrange régnait à bord. Ce sera le dernier weekend de Nathalie Wood. Une star dont le retour à l’écran était attendu mais qui allait bientôt disparaître dans un silence maritime aussi glaçant que les vérités qu’il dissimulent encore.
Le dimanche 29 novembre 1981 vers 7h45 du matin, un appel radio signable la découverte d’un corps flottant dans les eaux froides près de Blue Cavern Point à environ 1000 nauwiques de l’île de Santa Catalina. La gare de coutère se déplace rapidement. Le corps est celui de Natalie Wood. Elle porte une chemise de nuit rouge, des chaussettes en laine bleue et une veste en duvet.
Son visage est tourné vers le ciel, les chevels mouillés collés à son front, figé dans une expression étrange de sérénité et de froideur. L’alerte a été donnée tardivement. Selon les registres du capitaine Denise Daverne, l’actrice a été vue pour la dernière fois vivante autour de 23h30 la veille. Wager aurait signalé sa disparition aux alentours de 1h30 du matin, mais ce n’est qu’à louble que les recherches commencent vraiment.
Ce décalage temporel intrigue les enquêteurs dès le départ. À quelques mètres du rivage, le dingi, une petite embarcation annexe du ya de Splendor, est retrouvé vide. Son moteur relevé attaché par une cordusée. Les flancs du bateau présentent des raflores récentes. À l’intérieur, aucune trace de lutte. Mais l’emplacement laisse supposer que Nathalie aurait pu tenter de quitter le yacht par ses propres moyens.
Le rapport d’autopsie rédigé par le coronaire Thomas Nogoui indique une cause de décès par noyade associée à une hypothermie. Le taux d’alcool dans le sang est mesuré à 0,14 %. Un niveau significatif amplifié par la présence de médicaments contre le mal de mer et d’un légère analgésique.
Mais plus troublant encore, le rapport signale des équimoses sur les bras, les jambes et le visage ainsi qu’une éraflure à la joue gauche. Leur origine reste inexpliquée. Lors d’un interrogatoire ultérieur, Robert Wagner affirme que Nathalie était allé se coucher après leur discussion. Il se serait inquiété en ne la trouvant pas dans la cabine puis aurait remarqué l’absence du dingi.
Il pense qu’elle a tenté de rejoindre le rivage après une dispute sans réveiller personne, mais cette version contredit le témoignage du capitaine d’Averne qui déclare des années plus tard à NBC, il y a eu une violente altercation entre Nathalie et Robert, puis un silence et elle n’était plus là. Christopher Walken, quant à lui garde une attitude distante.
Dans une rare interview avec Playboy Magazine en 1997, il déclare “Persne ne sait vraiment ce qui s’est passé. C’était une tragédie, rien de plus.” Il n’a jamais changé sa version depuis. Le soir du drame, il faisait noir. Le vent soufflait après de 25 nœuds. Les vagues étaient agitées. Les enquêteurs reconnaissent qu’un accident est plausible, mais l’absence de cri, le retard dans l’alerte, les blessures sur le corps et les contradictions dans les récits laissent planer un doute permanent.
En 2011, 30 ans après les faits, la police de Los Angeles rouvre officiellement l’enquête. Le certificat de décès est amendé en 2012 pour inclure des facteurs indéterminés. Le capitaine d’Averne est reconacté et confirme ses précédentes déclarations. Il a entendu une dispute, des bruits sourds puis le silence.
En 2018, Robert Wagner est désigné comme personne d’intérêt. Il refuse de commenter les nouvelles investigations. Jusqu’à ce jour, aucune preuve formelle ne permet de conclure à un meurtre ni d’écarter définitivement l’hypothèse d’un accident. Le dernier moment de Natalie Wood reste un mystère figé sur les flots entre les confidences tardives et les silences d’obstiné.
Une scène réelle sans caméra mais avec trop de spectateurs absents ou muet. Après sa mort, Nathalie Wood laisse derrière elle une filmographie emblématique, deux filles encore jeunes et une multitude de questions sans réponse. Son héritage cinématographique est indénégiable. Des rôles gravés dans l’histoire du art, une aura intemporelle et une image d’actrice à la fois forte et fragile.
Son nom figure toujours au pantthéon d’Hollywood, mais il est désormais indissociable d’un mystère qui persiste. Sa fille aînée, Natacha Gregson Wagner, n’a cessé de défendre la mémoire de sa mère. Dans un documentaire intitulé Natalie Wood, what remains Behind, diffusé en 2020 sur HBO, elle tente de reconstruire une image apaisée de la star, affirmant croire à un accident.
Mais cette tentative de réhabilitation n’a pas éteint les soupçons. Robert Wagner, malgré son refus de s’exprimer en détail, reste au cœur des interrogations. La justice, elle n’a jamais tranché. Le public quant à lui oscile entre fascination et malaise. Chaque rediffusion de Westide Story, chaque article sur l’affaire réveille une nostalgie teintée de trouble.
Les cinéphiles se souviennent de l’actrice, mais l’ombre du doute plane toujours sur sa disparition, comme si la mère elle-même avait volé une vérité que personne n’a jamais pu arracher. Et vous, chers téléspectateurs, peut-on vraiment faire son deuil quand les silences sont plus bruyants que les preuves ?