Ce nâest pas tous les jours quâun visage emblĂ©matique de la tĂ©lĂ©vision française laisse tomber le masque. Pourtant, dans un moment dâĂ©motion rare sur le plateau de LâHeure des Pros, Pascal Praud a bouleversĂ© les tĂ©lĂ©spectateurs en parlant Ă cĆur ouvert de sa fille Faustine, atteinte de troubles cognitifs spĂ©cifiques dits âdysâ : dyslexie, dyspraxie et dyscalculie. DerriĂšre le journaliste Ă la voix ferme, câest un pĂšre profondĂ©ment touchĂ© par le combat de son enfant qui sâest exprimĂ©.
 Dâun dĂ©bat tĂ©lĂ©visĂ© Ă une confidence personnelle
Câest au dĂ©tour dâun sujet sur lâĂ©cole et le handicap que Pascal Praud a choisi de lever le voile sur une douleur intime. Lorsquâil Ă©voque les difficultĂ©s des enfants atteints de troubles cognitifs invisibles, il prend soudain une pause, la voix plus grave, le regard embuĂ©.
« Ma fille Faustine fait partie de ces enfants-là », confie-t-il.
« Et je peux vous dire que lâĂ©cole classique nâest pas faite pour eux. »
Un silence respectueux sâinstalle sur le plateau. Le public dĂ©couvre alors un pan inconnu de la vie du journaliste : celui dâun pĂšre tĂ©moin des Ă©checs dâun systĂšme Ă©ducatif trop rigide, incapable de sâadapter aux profils atypiques.
 Les âtroubles dysâ : un combat quotidien
Pascal Praud explique que sa fille Faustine est touchĂ©e par plusieurs troubles dits âdysâ : la dyslexie (trouble de la lecture), la dyspraxie (trouble de la coordination des gestes) et la dyscalculie (trouble de lâapprentissage du calcul).
Ces troubles cognitifs spĂ©cifiques apparaissent dĂšs lâenfance et persistent souvent Ă lâĂąge adulte. Invisibles aux yeux des autres, ils peuvent avoir des consĂ©quences profondes sur le parcours scolaire, professionnel, mais aussi sur lâestime de soi.
« On les prend pour des paresseux, des rĂȘveurs, des Ă©lĂšves peu investis⊠Alors quâils se battent trois fois plus fort que les autres », dĂ©plore-t-il.
 LâĂ©cole Diagonale : un tremplin salvateur
Face Ă ces difficultĂ©s, Pascal Praud et sa famille ont fait un choix crucial : inscrire Faustine Ă lâĂ©cole Diagonale, une institution privĂ©e situĂ©e dans le 5e arrondissement de Paris, spĂ©cialisĂ©e dans lâaccueil dâenfants Ă besoins particuliers.
GrĂące Ă un accompagnement individualisĂ© et une pĂ©dagogie adaptĂ©e, Faustine a pu passer et obtenir son baccalaurĂ©at en 2019. Un moment que Pascal nâoubliera jamais.
« Elle lâa eu, et ce fut un moment dâune intensitĂ© incroyable. Je nâai pas pu retenir mes larmes », avoue-t-il.
Il salue le travail extraordinaire des enseignants de cette école :
« Ă Diagonale, ils comprennent ces enfants. Ils ne les jugent pas, ils les soutiennent. Câest une Ă©cole oĂč lâon sâadapte Ă lâĂ©lĂšve, pas lâinverse. »
 « Vous nâimaginez pas combien ces enfants se battent »
Dans son tĂ©moignage, Pascal souligne Ă quel point les enfants âdysâ doivent fournir des efforts colossaux pour obtenir ce que dâautres obtiennent plus naturellement. Il parle de leur combat contre lâincomprĂ©hension, la fatigue mentale, les remarques blessantes.
« Vous ne pouvez pas imaginer comme ces enfants se battent pour avoir le bac⊠Et vous ne pouvez pas imaginer Ă quel point câest un drame pour eux de ne pas lâavoir. »
Câest avec une Ă©motion Ă peine contenue quâil ajoute :
« Ma fille est forte. Et comme beaucoup dâenfants diffĂ©rents, elle ne demande quâĂ ĂȘtre entendue. »
 Un systÚme scolaire trop rigide ?
Le cri du cĆur de Pascal Praud fait Ă©cho Ă celui de milliers de familles. LâĂ©cole française, bien que riche de valeurs rĂ©publicaines, peine encore Ă intĂ©grer pleinement les enfants aux besoins Ă©ducatifs particuliers.
Si certains Ă©tablissements privĂ©s comme Diagonale offrent une alternative, tout le monde nâa pas les moyens dây inscrire ses enfants. Pascal le reconnaĂźt avec honnĂȘtetĂ© :
« Jâai eu la chance de pouvoir payer cette Ă©cole. Mais combien dâautres parents nâont pas cette possibilitĂ© ? »
 Un message pour tous les parents
Au-delĂ de sa situation personnelle, Pascal Praud envoie un message Ă tous les parents dâenfants âdysâ : ne perdez pas espoir, battez-vous pour trouver des solutions adaptĂ©es, et surtout, ne laissez personne vous faire croire que votre enfant âvaut moinsâ.
Il sâadresse aussi aux enseignants, aux institutions :
« Regardons ces enfants autrement. Ce ne sont pas des anomalies du systĂšme, ce sont des forces dormantes qui ne demandent quâĂ Ă©clore. »
 Conclusion : Quand le journaliste devient pĂšre, et lâĂ©motion devient message
En partageant cette tranche de vie intime, Pascal Praud a touché un public bien au-delà de son audience habituelle. Il a mis des mots sur un mal silencieux, brisé un tabou, et rappelé à tous que la réussite ne se mesure pas en lignes droites mais en parcours courageux.
Son tĂ©moignage est une leçon dâhumilitĂ© et un plaidoyer pour une Ă©cole plus inclusive, plus humaine, et surtout, plus juste.